Choléra, variole et typhoïde ont ravagé le XIXème siècle, pour parer à cela l’Assemblée législative a voté des crédits en 1851, pour la construction de lavoirs publics, indispensables à l’amélioration de l’hygiène. Ils existaient déjà dans nos contrées et n'ont fait que se multiplier à cette époque.
La lessive appelée la « bujade » occupait une grande partie du temps des femmes. Le linge était bouilli à domicile, puis le baquet plein de linge était transporté sur une brouette de même que la brosse, le savon et la planche à laver jusqu’au lavoir où avaient lieu les dernières étapes de frottage et de rinçage. Il ne restait alors qu’à étaler le linge sur l’herbe ou sur un fil.
Le lavoir était un lieu de travail mais aussi et surtout un lieu de bavardage et de convivialité.
A Salers il est fait mention du lavoir de Barrouze dès l'époque des guerres de religion. Les sources parlant de l’attaque des Huguenots mentionnent soit le « lavoir », soit la « fontaine de Barrouze » ce qui ne permet pas de dater avec certitude son ancienneté.
Ce lavoir est composé de deux bassins rectangulaires bordés de pierre, permettant de séparer la zone de lavage et la zone de rinçage. Encore utilisé il y a moins de vingt ans, il n’est plus fréquenté par les lavandières, et les fils à linge ont très récemment été démontés.
Beaucoup d’autres lavoirs existaient à Salers, en effet chaque « quartier » avait son lavoir attitré.
Nous en avons recensé 3 autres, nous espèrons en trouver d’autres au fil de nos recherches et peut-être grâce à nos lecteurs.
Le plus visible est celui qui a été transformé jardinière à quelques mètres de la maison de retraite. Semblable à celui de Barrouze, ses deux bassins rectangulaires sont toujours bien visibles. La terre ayant remplacé l’eau, l’outrage des herbes ne laisse guère de doute sur sa prochaine disparition si on n’y prête pas attention.
Un autre lavoir a complètement disparu à côté du carrefour qui mène à la gendarmerie et à Jarriges. Celui-ci puisait l’eau dans la rigole en contrebas, de forme totalement différente des deux autres.
Un lavoir encore plus mystèrieux nous a été signalé par Monsieur Philippe Garrigue situé sous le chemin des Loups dans le « près des Huit » appelé ainsi car 8 Anglais y seraient enterrés dans l’ancien lavoir situé à cet endroit.
Témoin d’une époque disparue, le lavoir est un patrimoine d’art populaire à préserver.
Sources :
=>« La France des lavoirs » , de Christophe Lefébure, aux Editions Privat ;
=>« L’almanach des Gens d’Auvergne », 2001 ; Gérard Bardon
=>Philippe Garrigue, notes diverses, Janvier 2001