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La Societé Historique du Pays de Salers (SHPS)

Document ancien relatif aux FERRIERES DE SAUVEBOEUF

21 Novembre 2021, 00:40am

Publié par Société Historique du Pays de Salers

Un intéressant document (mais cher...) est actuellement en vente du Delcampe, le site aux enchères des vieux papiers.

Ce document détaille une procédure (qu'on qualifierait de pénale aujourd'hui) dans laquelle figure la famille FERRIERES DE SAUVEBOEUF, originaire de Saint-Bonnet-de-Salers. Le vendeur a diffusé un début de transcription, nous recopions ici son travail car lorsque le document aura été vendu, toutes ces précieuses informations disparaitrons:

 

 

NOBLESSE – HISTOIRE CRIMINELLE - Mémoire pour servir d’instruction en l’affaire de Jacques et Louis CHEVALIER, et Guion de CHAVIALE, contre Claude et Jean Charles de FERRIERES DE SAUVEBEUF [= Sauveboeuf] freres et complices, dans lequel on fait voir les contradictions qui sont dans la plainte desdits de Ferrieres de Sauvebeuf avec leurs interrogatoires, et les interrogatoires d’Estienne DARCHES, Pierre CHEISSAC et Jacques LAVIGNE leurs complices domestiques, et aux deposition de Guillien CHAVIALE, Jean DELZONGLES, Francois DESGIEU, et Raymond CUBIT temoins ouis en l’information desd. Sieurs de Ferrieres de Sauvebeuf10 pp.

ca. 44 x 30 cm (!). Sans date ni signature vers 1676/1677. Document intéressant.

 

 

 

(Petits extraits :)

Plainte desdits Sieurs Claude et Jean Charles de FERRIERES de SAUVEBEUF

(1er) Les Sieurs de Sauvebeuf se plaignent de ce que se promenant avec Madame de Sauvebeuf, et Mademoiselle d’APCHON au dessus du CHATEAU DE LEYBROS [SAINT-BONNET-DE-SALERS, Arrondissement de Mauriac, Cantal]. (2) seroient survenus Jacques et Louis Chevalier , Guion de Chaviale, Jean Raoux et Pierre valet dudit Jacques

Chevalier (3) accompagnez d’autres personnes inconnues (4) lesquels ayant aperceu lesdits plaintifs qui se promenoient avec lesdites dames de Sauvebeuf et d’Apchon auroient poussez leurs chevaux a toutte bride contr’eux qui se seroint arrêtez. (5) Et a même tems ledit Jacques Chevalier l’un des accusez s’estant adressé audit Sieur comte de Sauvebeuf en jurant et blasphemant le saint nom de Dieu luy dit qu’il avoit apris que le Sieur de Sauvebeuf menacoit de le maltraitter a quoy le Sieur de Sauvebeuf auroit reparty que les menaces ymaginaires et quil ne savoit ce qu’il vouloit dire, mais qu’aparament il les avoit trouvées au fondz d’une pinte et qu’il pouvoit aller ailleurs passer son

vin. (6) Mais ledit Sieur Chevalier esmeu de colere et en continant ses blasphemes se seroit rué sur le Sieur Comte de Sauvebeuf a dessein de l’ASSASSINER. (7) Mais ayant esté arresté par le Sieur Abbé de Sauvebeuf iceluy Chevalier luy auroit donné un GRAND COUP DE BASTON SUR LA TESTE (8) et de ce coup jetté son chapeau par terre (9) dont il est GRIEFVEMENT BLESSÉ. (10) Et en l’instant seroient survenus ledit Chaviale l’un des accusez l’ESPEE NUE A LA MAIN, en auroit porté un GRAND COUP DU PLAT d’icelle sur la teste du Sieur abbé luy disant de lacher ledit Chevalier ou qu’il le TUEROIT. (11) Et voulant porter un second coup de son espée il en auroit esté empeché par le

Sieur Comte de Sauvebeuf qui l’a luy auroit arrachée des mains. (12) De sorte que ledit Jacques Chevalier l’un des accusez voyant qu’on luy avoit saisy son espée mit la main a un de ses PISTOLETS, les sort du foureau pour les tirer au Sieur Comte de Sauvebeuf ce qu’il auroit fait si ledit Sieur de Sauvebeuf ne se fut adroitement saisy de sa main et par ce moyen detourné ce coup. (13) Et voyant ledit Louis Chevalier que ledit Jacques Chevalier n’estoit pas venu a bout de son dessein se seroit avancé le PISTOLET a la main sur ledit Sieur Abbé de Sauvebeuf qui avoit saisy ledit Chevalier pour empecher de tuer son frere, et empecher que ledit Chaviale ne l’assassinat. (14) Ce qu’ils auroient fait s’estans transportez au-dessus du château de Leybros de dessein premedite pour faire insulte ausditz plaintifs et les assassiner s’ils avoient pu (15) se prevalans de ce qu’ils n’estoient saisis d’aucunes armes (16) et furent obligez pour se garentir d’apeller a hautevoix leurs domestiques pour les tirer des mains desdits Chevalier et leurs complices (17) lesquels voyant arriver les

domestiques desdits plaintifs pour les secourir lesdit Chevalier, Chaviale et complices prirent la fuitte (18) et se retirerent apres leur avoir donné divers coups de bastons, espées et pistolets dont ledit Sieur Abbé est grièvement blessé. (La suposition de ses blessures est sufisament prouvée cy-dessus art. 9 ils estoient aussy trop bien accompagnez pour en recevoir ; mais tbien pour en donner avec excez comm’ils firent. Et pour cet effet il n’y a qu’avoir en l’information de Chaviale les deux divers raports de medecin et chirurgiens le premier du 15 janvier et le 2e du 29 du même mois 1674). – Pour faire voir que les Sieurs de Ferrieres sont des personnes accoutumées a commettre des excez et violences lesdits Chevalier et Chaviale raportent plusieurs plaintes et informations contr’eux faites en divers temps tant en la province du LIMOSIN que D’AUVERGNE : La premiere du 3e octobre 1652 est une plainte a requeste de Me. Guillaume Dubois curé de NONARS (…) contre les Sieurs de Ferrieres et autres leurs

complices au sujet de la mort du prieur de BRIVEZAC [= Arr. Brive-la-Gaillarde, Corrèze], enlevemens des dixmes et meubles dudit Sieur curé et autres actes d’ostilitez (…) La 5e est une plainte et information contre dame Louise de Tournemire et Claude de Ferrieres son fils et autres leurs complices a requeste de Jean Baptiste Darches Sieur du Suc de l’assassin et meurtre de son fils, de l’emprisonnement de Gabriel Chapouille son valet dans leur château en haine de ce quil avoit depoze contre eux dud. assassin et meurtre, et enlevement de ses armes et cheval en date du 24 decemb. 1659 (…) La 6e est autre plainte et information en suitte de la commission du sennechal de Thurenne du 28 7bre 1660 et 4 octobre audit an 1660 contre le Sieur Claude Sauvebeuf, Jacques Lavigne (…) a request d’Helis Fraisse femme de Jean Caresme qui se plaint de l’assassin commis sur la personne dudit Caresme son mary (…) La 7e est un decret du 2e 7bre 1671 donné contre les Sieurs Claude et Jean Charles de Ferrieres le chevalier son frere a la requeste de Caterine de Laudouze femme a Me Guillaume Combard advocat pour raison de plusieurs excez, violences, et enlevemens par eux commis (…) La 10e est autre plainte du 12 novembre

1676 des emportemens, excez commis par Claude de Ferrieres au lieu et foire de St Marin, sur la personne dudit Guion de Chaviale (…) Touttes les pieces cy-dessus servent a faire voir que les Sieurs de Sauvebeuf sont des personnes coutumieres a faire des ASSASSINS, des MEURTRES et des VIOLENCES comme il est notoire en diverses provinces et il paroist par les plaintes et informations cy dessus dattées et par plusieurs autres faites en divers tems qui ont esté suprimées et arrests tant des parlemens de Thoulouze que de Bourdeaux qui les condemnent aux GALERES et leurs complices que lesdits Chevalier et Chaviale produisent pour faire voir que depuis plus de 25 ans le Sieur de Sauvebeuf a tousiours vescu et est dans le crime (…) A l’egard des insultes et voyes de fait commises par les Sieurs de Sauvebeuf leurs complices et domestiques contre Jacques Chevalier et ses domestiques depuis et en haine de ce quil a deposé en la plainte et information de Chaviale le dit Jacques Chevalier raporte plusieurs plaintes, informations, decretz et sentences. La première du 28 janvier de l’année 1674. Composée de trois temoins sur ce que deux de ses valetz passant dans la montagne de LEYBROS le Sieur de Sauvebeuf leur auroit dit que s’ils ne quittoient le service de Jacques Chevalier qu’il leur COUPEROIT BRAS ET JAMBES, et de dire aux bougres coquins, de leur maistre et du docteur son frere qu’il leur feroit bien perdre le chemin de RUZOLES. La 2e du 24 mars 1674 sur ce que le Sieur de Sauvebeuf avoit tué quelques jours auparavant le chien de la montagne de Jacques Chevalier ayant dit que si le maitre y estoit il en feroit autant, et de ce que le même jour 24 dudit mois le Sieur Abbé de Sauvebeuf son frere auroit esté dans un pré apartenant a Jacques Chevalier insulter un de ses valets qui travailloit, lequel il auroit griefvement blessé comme il paroit par le raport du chirurgien, et d’avoir menacé son vacher, et dit que s’il ne quittoit le service de Jacques Chevalier il le feroit perir et donner cent coups d’espées apres sa mort, et de ce que le juge des lieux estant venu le lendemain 25 dudit mois audit village de RUZOLES informer sur lesdites plaintes le Sieur de Sauvebeuf et son frere accusez y seroient venus accompagnez de sept a huict domestiques armez d’espees, pistoletz et fuzils pour l’en empecher, luy faisant deffenses d’informer dans des termes d’un dernier mépris, et a meme faisant insulte injuriant et menacant Jacques Chevalier lors present de quoy le juge auroit dressé son procez verbal (…) La 3e plainte et du 25 juin 1674 (...) La 4e est du 8 octobre 1675 sur ce que ledit de Sauvebeuf ayant fait rencontre sur le chemin de CLERMONT a Salers de Jacques Chevalier revenant de Paris pour la poursuitte de ce même affaire le Sieur de Sauvebeuf l’auroit insulté menacé de le faire perir pour lors si le procez eut esté jugé et juré qu’il le feroit assassiner des que le procez seroit jugé (…)

 

 

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