La duchesse de Fontanges au Musée Jacquemart-André
Une visite dans un musée parisien pour découvrir des antiquités egyptiennes peut parfois être surprenante.
La découverte des collections permanentes du Musée Jacquemart-André à Paris, nous a permis de voir avec quelle passion, cette famille du XIXème siècle a accumulé des objets précieux de toutes les époques.
Au travers de cet impressionnant florilège d'oeuvres, un cabinet en laque noir de Chine, objet qui peut paraître courant dans un musée, trône dans un des salons annexes.
Ce cabinet date des alentours de 1680, on l'attribue à Pierre Gole. Acquis par Edouard André, c'est lors d'un dépouillement des Archives du Mobilier Royal que l'on put identifier sa provenance. Ce cabinet est en fait une commande de Louis XIV pour les bons soins de Mademoiselle Marie-Angélique de Scorailles-Roussilhe, dite la "Duchesse de Fontanges".
Les allégories présentent les amours d'Hercule et d'Omphale.
Pierre Gole, pour sa part, est le prédécesseur d'André-Charles Boulle, il est à l'origine de la marqueterie métallique telle qu'on l'admire sur ce meuble. Il est à noter que ce cabinet a été restauré par Alain de Saint-Exupéry, artisan serrurier.
Si Marie-Angélique reçut le titre de courtoisie de "Duchesse de Fontanges" pour service du roi, elle n'en demeure pas moins native du Château de Cropières (actuellement propriété de la famille Chefdebien), descendance d'une illuste famille, les Scorailles.
Marie-Angélique disparut tôt, après un accouchement douloureux et une "mauvaise fluxion". Une polémique a longtemps demeuré sur l'empoisonnement éventuel de la jeune favorite qui faisait ombrage aux autres dames de cour. Il apparait plus évident désormais qu'un fragment de la poche placentaire aurait pu être à l'origine d'une infection.
Louis XIV avoua néanmoins que de toutes ses favorites, Fontanges fut celle qui lui manqua le plus.
Bertan de La Farge (de Corrèze), ami de la SHPS et ancien conseiller culturel du Maire de Toulouse, recense actuellement les références sur la Duchesse, afin de faire publier le manuscrit de feu son père. Nous participerons bien évidemment à sa demande d'aide pour lui fournir tous les clichés nécessaires.
D'ici là, grâce à un musée, on peut être à Paris et au Pays de Salers en même temps!