L'ancienne Mission diocésaine du Muratel
Sur la route du Puy Mary, se trouve une grande bâtisse du XVIIIème siècle : L'ancienne Mission diocésaine de Clermont appelé maladroitement Hospice Pierre Lizet du nom de la famille de celui qui avait fait don d'une somme conséquente pour aider à l'ouverture d'un tel établissement sous le Beffroi au XVIème siècle.
La bâtisse actuelle était initialement une « Mission » construite en 1734 sur décision de l'évêque de Clermont qui avait autorité sur l'Archiprêtré de Mauriac, pour loger les prêtres chargés de suppléer le clergé local souvent mal formé et peu instruit. La décision de lancer des Missions diocésaines de ce type fut prise à l'issue du Concile de Trente, ce fut la réponse théologique de l'Eglise à la Réforme protestante.
Sa chapelle est datée de 1767. La mission fut confisquée à la révolution, puis vendue en 1796, avant d'être rachetée au XIXème sicèle par le Père Murat. Elle évolua en école, pour finir en hospice pour personnes âgées depuis près de vingt ans désormais.
La mission a été fondée le 25 juillet 1674. Un acte du 11 septembre 1694 (3E267 385 aux ADC) nous apprend que la mission a été fondée par Jean de Courssolles prêtre et curé de Lugarde et feu Antoine Chevalier (+ 1679) prêtre et docteur en théologie que l'on retrouve mentionné dans les archives des Luminiers de la paroisse. Ils avaient acheté le 14 septembre 1685 le pré du Muratel et ils avaient chargé Jean Vergnes, maître maçon, d'extraire de la carrière d'Aursengoux « toute la taille nécessaire pour la construction de la maison de la mission ». La carrière d'Aursengoux, qui était prononcé Orsingou, puis Saint Gou, était vraisemblablement située près du pont de Saingoux sur la Maronne (sur la D35, pratiquement sous Barrouze, selon Jean Vezole dans la Revue de Haute Auvergne).
L'acte de 1694 voit « Jean Lacombe prêtre docteur en théologie et missionnaire, chargé de la procuration de Pierre Foulioux aussi prêtre, docteur en théologie, curé de Ste Croix de l'église cathédrale de la ville de Clermont, Guillaume de la Barre vivant prêtre, docteur en théologie, curé de l'église paroissiale de St Ajudon dudit Clermont et Joseph Pons prêtre » faire le décompte des pierres extraites par Jean Vergnes, lequel a tiré « 1400 quartiers, 120 marches ou lindars (NDR : lindar = linteau de porte) de croisières, outre 10 quartiers pour la maitresse porte et 60 quartiers ou alisements ( ?) pour les portes ».
Le retard pris par la construction est dû au seigneur de Salers qui entama une procédure empechant la construction jusqu'en 1734. Jean Vergnes -maître maçon- décéda le 26 juillet 1719, il n'acheva donc pas le chantier commencé.
La chapelle ne fut bénie qu'en date du 13 juin 1771. La « façade de la chapelle », la « façade de la Mission», et « l'escalier en bois de l'hospice montant sur deux étages avec sa rampe » sont classés à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 29 juin 1951.