Émile Vergne 92ème Régiment d'Infanterie - Matricule 5227
Commençons une série sur les poilus de Salers par le destin tragique d’Émile Vergne.
VERGNE François Jacques Charles Émile -dit Émile- est né le 26 octobre 1893 à Salers de Jacques Mathieu -dit Charles- Vergne (bourrelier) et Antoinette Anaïs Maury.
Soldat du 92ème Régiment d’infanterie, il avait pour matricule 5227 au corps (classe 1913) et pour matricule 1520 au recrutement à Aurillac.
Il a disparu en action de combat le 20 août 1914, âgé de 20 ans, à Plain-Walsch (Sarrebourg – Lorraine). Son décès a été fixé à cette date par jugement rendu le 20/08/1920 par le tribunal de Mauriac.
Son corps n’a jamais été retrouvé à ce jour. Sa famille n’a jamais su ce qu’il lui était arrivé.
Vous pouvez lire le lieutenant-colonel d'OULLENBOURG, commandant du 92ème RI en 1919 qui a fait le récit du parcours du régiment de 1914 à 1919, lire ici :
http://www.reserviste.com/reserviste2006/index.php?option=com_content&task=view&id=5&Itemid=99999999
Un extrait des quelques jours de combat qu’Émile a pu connaître :
« Le 7 août 1914, le 92ème a terminé sa mobilisation.
(…) Le 9 août, le régiment, transporté vers les Vosges sous le commandement du colonel DE GEVIGNEY, débarque à Giraucourt. Le 12 août, sa division est formée et s'avance vers la frontière. L'ennemi l'a déjà franchie, et sa trace s'y lit dans les ruines, les incendies, les vols et d'autres horreurs mutilant la Patrie ; les populations de Rambervillers, Raon l'Etape, Badonvillers, Embermenil accueillent le 92e avec une explosion de joie. Le premier prisonnier est fait le 14 août par la 5e compagnie. C'est un lieutenant des hussards de la mort. Sa capture fut difficile et fait honneur au sergent RONDET, qui fut forcé de tuer le sous-officier et le cavalier escorte de l'officier. celui-ci avait une balle dans le bras.
Le 14, l'ennemi retranché attend : chaudes escarmouches, les allemands cèdent et, au milieu des ruines qu'ils ont faites, les soldats ont le plaisir de voir les cadavres de Bavarois, dignes descendants des sinistres bourreaux de Bazeilles. L'ennemi recule toujours et, le 16, le 92e passe la frontière. Le 18, il est établi dans les villages de Brouderdoff, Plain de Valsch et le bois de Voyer. Le 19, il se fortifie sur ces positions où, le 20, ont lieu les affaires dites de Sarrebourg. Les allemands ont reculé, mais se sont arrêtés sur des lignes prévues d'avance garnies d'une nombreuse artillerie lourde.
Les pertes du 1er bataillon à Plain-de-Valsch sont devenues si grosses, qu'il doit être relevé par le 3e bataillon placé en réserve au bois de Voyer. »